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IA et Santé : l’avenir du Service Public de Santé

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Le 21 mai 2024, le Sénat français a publié un rapport ambitieux et décisif sur l’avenir de l’intelligence artificielle (IA) dans les services publics, avec une attention particulière portée au domaine de la santé. Ce rapport, véritable feuille de route pour le futur des soins médicaux en France, explore les promesses, les défis et les précautions nécessaires pour intégrer l’IA dans un secteur aussi sensible.

 

L’IA en santé : une promesse révolutionnaire

Le potentiel de l’intelligence artificielle en médecine est immense.

Des soins personnalisés à l’analyse massive de données

Le rapport du Sénat met en avant la capacité de l’IA à analyser d’énormes quantités de données médicales avec une précision et une rapidité sans précédent. Cette technologie pourrait transformer la manière dont les soins sont dispensés, notamment en permettant des diagnostics plus précis, des traitements personnalisés et une meilleure gestion des ressources médicales.

L’IA au service de la détection précoce

Selon les experts cités dans le rapport, l’IA pourrait devenir un allié précieux dans la détection précoce des maladies graves, comme le cancer. Grâce à l’analyse d’images médicales et de données génétiques, l’IA pourrait identifier des signes avant-coureurs que l’œil humain pourrait manquer, offrant ainsi aux patients une chance accrue de guérison.

 

IA et dépistage du cancer du sein : un atout précieux en santé publique

Le rapport du Sénat met en lumière l’usage croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans le dépistage organisé du cancer du sein, une maladie qui touche plus de 60 000 femmes chaque année en France et cause plus de 12 000 décès. Depuis 2004, un dispositif national de dépistage permet d’inviter toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans à passer un examen de dépistage tous les deux ans, entièrement pris en charge par l’assurance maladie.

Le rapport souligne l’amélioration des techniques de dépistage, notamment avec l’adoption de la mammographie numérique depuis 2019 et l’introduction de la tomosynthèse en 2023. Cette technique, recommandée par la Haute Autorité de santé (HAS), permet de reconstituer une image en 3 dimensions grâce à des algorithmes mathématiques, améliorant ainsi la précision du dépistage​

 

Les défis d’une médecine numérisée

Cette révolution technologique ne se fera toutefois pas sans soulever d’importantes questions éthiques.

La déshumanisation des soins en question

Le rapport du Sénat met en garde contre les risques de déshumanisation de la médecine. Avec l’introduction de l’IA, les interactions humaines dans le soin risquent de se raréfier, ce qui pourrait nuire à la relation de confiance entre médecins et patients.
L’IA en santé pose une question éthique centrale : jusqu’à quel point les décisions médicales peuvent-elles être confiées à une machine ? Le Sénat préconise une régulation stricte pour s’assurer que l’IA reste un outil au service des professionnels de santé, et non un substitut.

 

Un déploiement encore expérimental

Malgré l’enthousiasme affiché, le rapport souligne que l’utilisation de l’IA dans le domaine de la santé est encore principalement à un stade expérimental et balbutiant. De nombreuses applications de l’IA sont en phase de test, et leur déploiement à grande échelle reste à réaliser.
Le Sénat insiste sur la nécessité de renforcer les investissements dans la recherche et le développement pour permettre à ces technologies de passer du laboratoire à la pratique clinique.

Chiffres et domaines d’application de l’IA en santé

Parmi les domaines où l’IA montre un potentiel prometteur, on trouve la télémédecine, la chirurgie assistée par robot et l’analyse de données épidémiologiques. Ces applications sont testées dans des projets pilotes à travers le pays, mais nécessitent encore des ajustements avant de pouvoir être largement
L’IA est en pleine expansion dans le domaine de l’imagerie médicale, un secteur pionnier dans ce déploiement. Le rapport du Sénat précise qu’à mi-2022, plus de 200 logiciels d’interprétation d’images automatisées avaient été validés par la FDA aux États-Unis ou marqués CE en Europe. En tout, environ 700 dispositifs médicaux intégrant l’IA ont été validés par la FDA. Cependant, le rapport tempère ces chiffres en soulignant que malgré ces avancées, l’application clinique de ces technologies reste limitée, et leur efficacité n’est pas toujours supérieure à celle des praticiens humains.

 

La nécessité d’un cadre réglementaire robuste

Le rapport appelle à l’élaboration d’un cadre éthique et réglementaire clair pour encadrer l’utilisation de l’IA dans le secteur de la santé. Ce cadre devrait non seulement protéger les droits des patients, mais aussi s’assurer que les professionnels de santé disposent des outils nécessaires pour utiliser l’IA de manière responsable.
Le Sénat recommande également un soutien public massif pour accompagner le développement de l’IA, tout en veillant à ce que ces innovations ne se fassent pas au détriment des libertés individuelles.

Un appel à la transparence et à la responsabilité

La transparence dans l’utilisation de l’IA est fondamentale. Les patients doivent être informés lorsque des décisions les concernant sont prises par des algorithmes, et des mécanismes de recours doivent être prévus en cas de litige.
La responsabilité des actes médicaux doit rester entre les mains des professionnels de santé, même lorsque ceux-ci utilisent des outils d’IA.

 

Un avenir à façonner

Le rapport du Sénat trace ainsi les grandes lignes d’une transformation inévitable mais contrôlable du système de santé français par l’intelligence artificielle. Si l’IA promet des avancées considérables, elle ne doit pas être adoptée à la légère. Le défi consiste à trouver un équilibre entre innovation technologique et respect des valeurs humaines qui sont au cœur de la médecine. Le chemin est encore long, mais les bases d’une nouvelle ère des soins de santé viennent d’être posées.

 

« EN BREF » 

 

Le 21 mai 2024, le Sénat a publié un rapport sur le thème de l’intelligence artificielle (IA) et son avenir dans le service public, avec un focus particulier sur le domaine de la santé. Ce rapport explore comment l’IA pourrait transformer le service public de santé en France, tout en soulignant les promesses et les défis associés à son déploiement. Rapporteurs : Christian Redon-Sarrazy et Anne Ventalon

 

Points clés

1. Impact de l’IA sur la santé : le rapport souligne que l’IA pourrait révolutionner les soins de santé, en améliorant la qualité des soins et en optimisant l’organisation des services. L’IA est particulièrement pertinente pour traiter les vastes quantités de données médicales générées, ce qui dépasse souvent les capacités humaines.

 

2. Défis éthiques : bien que l’IA offre des avantages considérables, le rapport exprime des préoccupations quant à la mécanisation excessive de la médecine, qui pourrait déshumaniser les soins. Il insiste sur la nécessité d’un cadre de régulation pour minimiser les risques tout en maximisant les bénéfices.

 

3. Utilisation expérimentale : actuellement, l’utilisation de l’IA en santé est encore principalement expérimentale. Le rapport décrit plusieurs domaines où l’IA pourrait être appliquée, mais souligne aussi que ces technologies sont encore en phase de test et ne sont pas largement utilisées en pratique clinique.

 

4. Cadre éthique et soutien public : le rapport met en avant l’importance de créer un cadre éthique robuste pour l’IA en santé. Il recommande également un soutien public fort pour encourager le développement et l’adoption de ces technologies tout en garantissant le respect des droits et libertés des patients.

Le rapport met en garde contre un enthousiasme excessif pour l’IA, en insistant sur le besoin d’adaptations pour intégrer ces technologies dans le système de santé existant, et sur l’importance de préserver le caractère « humain » du soin.

 

 

 

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