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Anesthésistes réanimateurs en France : un métier en mutation et des inégalités d’accès persistantes

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Les effectifs des anesthésistes-réanimateurs continuent de croître en France. Toutefois, cette progression masque des disparités territoriales importantes. Spécialité majoritairement exercée par les hommes, elle montre quelques signes d’une transformation certes lente mais continue, comme le rajeunissement, la féminisation ou l’attrait pour l’exercice mixte et salarié.

 

Croissance continue des effectifs d’anesthésistes-réanimateurs

En 2023, un peu plus de 12 milles anesthésistes-réanimateurs exerçaient en France. Effectifs en constante hausse (+1,2% par an en moyenne), leur nombre a progressé de 12% en dix ans.

La profession bénéficie d’un solde entrants/sortants très favorable et compte parmi les spécialités les plus excédentaires. En 2023, le solde était de 288 anesthésistes supplémentaires et arrivait en 2^e position des spécialités après la médecine d’urgence, et ce grâce à un flux de 916 nouveaux entrants, ce qui en fait la spécialité la mieux lotie après la médecine générale.:

 

Le profil des anesthésistes français est également attractif à l’international, en particulier dans les pays où la demande en spécialistes dépasse l’offre locale. Certains professionnels choisissent de s’expatrier, attirés par des rémunérations plus compétitives ou des conditions de travail perçues comme plus favorables. Cette mobilité internationale contribue à la dynamique globale de la spécialité

 

 Les hommes majoritaires et de moins en moins d’hospitaliers

Le métier d’anesthésiste est très majoritairement exercé par les hommes qui représentent 62% de la profession. Du fait d’une hausse plus importante chez les femmes (+21% en dix ans vs 7% chez les hommes), la profession se féminise, bien que le rythme soit assez faible.

 

L’exercice hospitalier attire plus de 6 600 anesthésistes-réanimateurs (55% de la spécialité) . Cependant, leur part tend à diminuer du fait d’une timide hausse des effectifs. Parmi les anesthésistes hospitaliers, près de 60% sont des PH. Ainsi à l’hôpital, 8% des praticiens hospitaliers sont des anesthésistes-réanimateurs. En parallèle, les anesthésistes sont également de moins en moins nombreux à exercer exclusivement en libéral (30% en 2023 vs 36% en 2023). Leur nombre a baissé de près de 6% en 10 ans.

La profession d’anesthésiste-réanimateur est souvent associée à une charge de travail élevée, particulièrement dans les hôpitaux publics. Les longues heures de garde et le stress lié à la responsabilité de la vie des patients contribuent à un épuisement professionnel significatif. En réponse, de nombreux anesthésistes privilégient aujourd’hui des modes d’exercice mixtes (dont les parts ont triplé passant de 3 à 9%) ou salariés, qui représente désormais 6% de la profession conte 1% seulement il y a dix ans. Ces changements reflètent une transformation des priorités au sein de la profession.

Dans le milieu hospitalier, les femmes représentent 46 % des anesthésistes hospitaliers, une proportion significative comparée aux autres modes d’exercice. En effet, elles demeurent encore largement minoritaires dans la pratique libérale exclusive. Bien que l’activité mixte semble attirer davantage de femmes qu’avant, le salariat voit une augmentation de la proportion d’hommes.

 

 

Les anesthésistes de plus en plus jeunes quel que soit le mode d’exercice

En dix ans, l’âge moyen de la profession a baissé et est passé de 49,1 ans à 48,3 ans.

En 2023, les anesthésistes âgés de moins de 40 ans représentaient près du tiers des effectifs. C’est 11 points de plus qu’en 2013. Cette hausse se fait au détriment des 40-59 ans dont les effectifs ont baissé de 8% en 10 ans, déclin dû exclusivement à la baisse de l’attrait pour l’exercice hospitalier.

 

 

Parallèlement, le nombre d’anesthésistes de 60 ans et plus a augmenté de 7%, bien que leur part ait baissé d’un point. Les choix d’exercice des anesthésistes en fin de carrière ont évolué ; ils sont de plus en plus nombreux à choisir d’exercer en tant que salariés (13% en 2023 vs 2% en 2013).

 

 

Une amélioration d’accès aux anesthésistes inégale à travers le territoire

L’Île-de-France est de loin la première région en nombre d’anesthésistes. Elle attire 20% de la profession et même 22% des hospitaliers. La Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Pays de la Loire sont celles avec la plus grande proportion d’anesthésistes libéraux, tandis que les anesthésistes des DROM sont en majorité des hospitaliers. L’Occitanie et la Bretagne se distinguent en ayant des proportions plus élevées de salariés.

 

En quatre ans, la densité a gagné près d’un point en passant de 16,95 anesthésistes pour 100 000 habitants à 17,74. Toutes les régions ont enregistré une amélioration de leurs densités sauf le Centre-Val de Loire.

Mais cela cache des disparités importantes au niveau départemental. Ainsi, en 2023 comme en 2019, plus d’un tiers des départements sont en dessous de la densité moyenne nationale. Aussi, l’offre d’amélioration d’accès aux anesthésistes n’a pas profité à tous, puisque des baisses de densité ont concerné 38 départements.