Le statut d’Infirmière (IPA) : 4 points essentiels
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Dans beaucoup de secteurs, l’évolution de la société fait apparaître de nouveaux métiers. Avec l’IPA, la profession d’infirmière n’y déroge pas.
Ainsi, le vieillissement de la population, l’augmentation des pathologies chroniques, la répartition inégale des professionnels de santé sur le territoire et le développement de l’hospitalisation à domicile ont induit depuis plusieurs d’années un décloisonnement des actes de soins au profit des professionnels paramédicaux… Et par voie de conséquence, l’apparition du statut d’Infirmière ou Infirmier en Pratique Avancée.
Ce statut, instauré par la LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, a pour objectif d’augmenter l’autonomie des infirmiers et de réduire la charge des médecins sur des pathologies ciblées.
Pourquoi des IPA ?
Les infirmières sont des auxiliaires médicales. Par définition, elles ne peuvent donc pas établir d’ordonnance : elles exécutent ce qui est inscrit dans les ordonnances.
Le statut d’IPA ouvre une porte vers la délégation de certains actes à l’infirmière, répondant ainsi aux problématiques liées au déficit d’offre de soins en ville ou dans les territoires sous-dotés.
Les IPA ne peuvent pas prescrire un nouveau traitement, mais elles peuvent renouveler une ordonnance d’un traitement en cours. C’est particulièrement intéressant pour le suivi de malades atteints de pathologies chroniques ou de cancer.
Dans ce contexte, de nombreuses infirmières seront tentées d’élargir leurs compétences. La formation continue le permet. Comment ?
Comment devenir IPA ?
Une infirmière peut devenir IPA en intégrant un cursus de master DEIPA.
Ce cursus s’effectue en formation initiale, en formation continue ou par validation des acquis de l’expérience (VAE).
Si l’infirmière réalise ce cursus immédiatement à la suite de sa formation initiale, elle doit exercer 3 ans au minimum en tant qu’IDE classique avant de pouvoir exercer en tant qu’IPA.
Le cursus pour devenir IPA se déroule en 2 ans, comprenant un tronc commun d’un an, puis une spécialisation d’un an axée sur l’un de ces 5 piliers :
- Pathologies chroniques stabilisées et polypathologies courantes en soins primaires ;
- Oncologie et hémato-oncologie ;
- Maladie rénale chronique, dialyse ;
- Psychiatrie et santé mentale;
- Urgences.
Sachez, par ailleurs, que ce cursus datant de 2016, les premières IPA sont sorties diplômées en 2019 et ce sont 700 nouvelles IPA, exerçant à l’hôpital ou en libéral, qui viennent compléter chaque année le système de santé français. Le métier est donc en forte croissance : l’enjeu à terme est de répondre aux besoins grandissants de la population, notamment dans le cadre d’un développement de l’ambulatoire.
Ce que peut faire une IPA
Les domaines d’intervention de l’infirmier ou de l’infirmière en pratique avancée recouvrent :
- des activités d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage ;
- des actes d’évaluation et de conclusion clinique, des actes techniques et des actes de surveillance clinique et paraclinique ;
- des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale, des prescriptions d’examens complémentaires, des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales.
Par exemple,
- Les cancers: ce type de pathologie nécessite une coordination de la prise en charge. Dans le cadre d’un parcours de soins personnalisé qui est défini en lien avec le médecin oncologue, l’IPA est responsabilisée sur l’efficience des soins. Ainsi, l’infirmière en pratique avancée est en capacité de prescrire des soins de support du traitement et des examens de biologie sanguine.
- L’avancée en âge: les patients vieillissants, bien souvent polypathologiques, nécessitent un accompagnement lié à la complexité de leur parcours de prise en charge. L’IPA est en capacité de coordonner le parcours de soin, et notamment l’intervention des différents acteurs (professionnels de santé, acteurs du médicosocial…) dans ce parcours.
Dans tous les cas, l’infirmière IPA suit des patients qui lui sont confiés par un médecin, avec son accord et celui des patients concernés.
Exercer en tant qu’infirmière IPA
Où ?
L’IPA exerce à l’hôpital (public ou privé) en ambulatoire, en libéral (en assistance d’un médecin spécialiste) ou en établissement médico-social auprès d’enfants ou de personnes âgées en situation de dépendance, au sein d’une équipe de soins coordonnés par un médecin.
La protection de l’IPA : un impact sur la responsabilité civile professionnelle (RCP) ?
Si, en tant qu’infirmière, vous disposiez d’une assurance RCP, pensez à déclarer auprès de votre assureur votre évolution vers le statut d’IPA. Chez Groupe Pasteur Mutualité, par exemple, cela n’induit pas de majoration de tarif, par rapport au statut d’infirmier diplômé d’État (IDE) classique. Dans tous les cas, c’est important d’être bien couvert en cas de mise en cause par un patient, notamment lorsque vos responsabilités évoluent.
IPA : quels avantages par rapport à une IDE ?
Pour une infirmière, devenir IPA offre différents avantages : un avantage pécuniaire bien sûr puisque, salariée ou hospitalière, son master lui donne accès à une meilleure rémunération. En libéral, étant payée à l’acte, elle pourra réaliser une plus grande variété de soins, dont certains plus rémunérateurs.
D’un point de vue Métier, l’IPA peut diversifier sa pratique, réaliser des soins plus approfondis, développer ses compétences… et passer plus de temps avec ses patients, leurs offrir une meilleure continuité de soins.
En conclusion,
Le statut d’IPA, apparu en réponse aux changements du système de santé et d’aspirations de la société, souffre encore d’être peu connu (des patients, mais aussi des autres professionnels de santé). Il est parfois mal accepté par certains médecins qui y voient une forme de dépossession de leurs prérogatives et a fortiori un risque accentué d’erreurs médicales.
La structuration de cette profession au sein d’organes représentatifs tel que l’Union Nationale des Infirmer.es en Pratique Avancée (UNIPA) ou l’Association Nationale Française des Infirmier.e.s (ANFIPA) permet depuis 2019 d’accompagner l’implantation et le développement de ce nouveau métier.
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