La réforme des ECN : quels apports pour la pratique ?
La réforme globale des études de médecine qui a débuté en 2020 se poursuit avec la réforme des ECN (Épreuves Classantes Nationales) dès la rentrée 2023-2024.
Après la réforme de la PACES (Première Année Commune aux Études de Santé) et la réforme du 3e cycle, toutes deux mises en œuvre dès la rentrée 2020-2021, c’est donc le 2e cycle des études de médecine qui est aujourd’hui concerné, les EDN (Epreuves Dématérialisées Nationales) venant remplacer les ECN.
Sujet d’actualité, cette réforme vise à adapter la formation des futurs praticiens aux besoins du système de santé, en privilégiant la pratique grâce à une répartition et une valorisation différentes des stages lors de la dernière année d’externat.
Alors de quoi s’agit-il précisément ? Et quels sont les apports de cette réforme ?
Rappel sur la chronologie de la réforme des études de médecine
Pour comprendre la réforme des ECN, il est important de la resituer dans le contexte global de la réforme.
À la rentrée 2020-2021, la PACES a été remplacée par le Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS) et la Licence d’Accès Santé (LAS). Deux des principales modifications sont :
- Le remplacement du Numérus Clausus par le Numérus Apertus. Chaque université a désormais la capacité de décider du nombre de places qu’elle ouvre en 2e année, en concertation avec l’ARS régionale ;
- La réorientation des étudiants en cas d’échec. Cette mesure apporte une réponse à la problématique liée au faible taux de réussite des étudiants en fin de première année de médecine, qui se trouvent alors sans reconnaissance d’acquis et de possibilités de se réorienter.
À la rentrée 2020-2021, la réforme du 3e cycle a vu apparaître le statut de Docteur Junior, qui concerne les étudiants qui deviennent internes dans une spécialité spécifique (Médecine, Odontologie et Pharmacie). Ce statut, qui se distingue de celui d’interne, permet au futur praticien de travailler en autonomie supervisée avec pour objectif d’arriver progressivement à une pratique totalement autonome.
À la rentrée 2023-2024, la réforme du 2e cycle (R2C) a pour objectif de remplacer les ECN, épreuve qui permet de tester les connaissances théoriques des étudiants à la fin de leur externat, par un dispositif visant à établir un classement s’appuyant sur la validation des connaissances, mais aussi des compétences : les EDN.
En quoi consiste la réforme des ECN ?
Jusqu’à maintenant, les ECN intervenaient en toute fin d’externat (c’est-à-dire en fin de 5e année) pour valider les acquis théoriques, l’examen prenant la forme d’un QCM.
Le calendrier des ECN (en fin d’année) induisait une concentration des étudiants pendant leur dernière année d’externat sur la préparation de l’épreuve, au détriment de la pratique.
Le classement unique obtenu à la suite des ECN permettait de choisir une spécialité, sans en avoir nécessairement une grande expérience, et conditionnait le choix de l’hôpital d’affectation dans lequel le futur praticien devait réaliser son internat.
Désormais, les EDN interviendront dans le courant du mois d’octobre de la dernière année d’externat, le reste de l’année étant consacré à la pratique.
La fin de l’externat pourra donc être dédiée au stage, l’étudiant ayant l’esprit libéré de la partie théorique ; ce qui fait de cette dernière année, une année d’orientation professionnelle, permettant à l’externe de réfléchir au choix de sa spécialité. En fin d’année, à l’occasion des Examens Cliniques Objectifs et Structurés (ECOS), il validera ses compétences au travers d’une évaluation de :
- sa capacité à développer un raisonnement clinique,
- son comportement face à un problème à résoudre et
- sa capacité à communiquer.
À l’issue de ces nouveaux examens, une note de « Matching » sera établie reposant sur 3 composants :
- Les connaissances évaluées par les EDN (60% de la note finale)
- Les compétences cliniques évaluées par les ECOS (30% de la note finale avec une note minimale de 10/20)
- Le parcours universitaire de l’étudiant (10% de la note finale) s’appuyant sur divers critères tels que ses engagements, son cursus, sa mobilité professionnelle, etc.
Quels sont les apports de la réforme des ECN ?
Si elle nécessite de repenser le contenu de la 4e et de la 5e année d’externat avec une répartition différente des stages et des enseignements, la réforme des ECN présente plusieurs avantages pour les futurs médecins :
Tout d’abord, le calendrier et la forme des examens permettront une meilleure valorisation des compétences cliniques acquises au cours des stages.
Par ailleurs, cette réforme facilite un choix plus éclairé de la spécialité en offrant l’occasion, au travers des stages, d’être mieux accompagné dans ce choix et de mieux appréhender la réalité Métier.
Enfin, le « Matching » qui remplace le classement unique établi par les ECN, induit un classement par spécialité : L’impact est important pour les futurs internes puisque cela donnera lieu à de meilleures affectations en cohérence avec leurs aptitudes et leurs préférences en matière de spécialités.
En résumé,
La réforme des ECN est une étape importante de la réforme des études de médecine. Elle vise à mieux préparer les futurs médecins à leur pratique professionnelle en intégrant une évaluation plus juste de leurs compétences cliniques. Elle permet également une meilleure orientation des étudiants dans l’objectif de concilier leurs compétences et leurs choix de spécialités.
Vous êtes en dernière année d’externat ? Alors, n’oubliez pas de contacter votre assureur afin de modifier votre contrat d’assurance RCP dès l’entrée dans l’internat pour qu’il prenne en compte vos nouvelles responsabilités et spécialités.
TOUTES NOS OFFRES RCP POUR LES INTERNES
Nos conseillers se tiennent à votre disposition pour vous accompagner et vous apporter des réponses personnalisées.