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Sages-femmes : focus sur une profession médicale

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Profession rigoureuse et porteuse d’importantes responsabilités, la sage-femme constitue une composante essentielle des soins dédiés aux femmes et à leurs nouveau-nés. Métier souvent considéré comme le plus beau au monde, il n’a de cesse, bénéficié de nouvelles missions pour répondre à une demande toujours croissante. Nous explorerons ici les aspects démographiques, les profils, les différentes pratiques, les aptitudes requises ainsi que les rémunérations, sans oublier les attentes de la profession.

 

Offre médicale insuffisante et disparités territoriales toujours persistantes

 

Au cours de la dernière décennie, le nombre de sages-femmes en France a augmenté de près de 20%, passant de 20 322 en 2013 à 24 354 en 2023. Avec une évolution moyenne de 2% par an, les effectifs sont insuffisants pour faire face à la demande en matière de santé des femmes, et plus particulièrement dans les zones rurales.

La densité moyenne de sages-femmes est de 169 pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans (141 en 2013 et 158 en 2018), avec des disparités importantes entre les régions. En métropole (les départements et régions d’outre-mer enregistrent tous des densités supérieures à 250), les densités les plus importantes sont en Auvergne-Rhône-Alpes (193) et en Bretagne (191), tandis que l’Ile-de-France détient la densité la plus faible (132).

 

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Les régions Île-de-France (16% des sages-femmes) et Auvergne-Rhône-Alpes (14%) concentrent à elles seules 30% de la professions.

 

Profession exercée quasi-exclusivement par les femmes

Les hommes, bien que leurs effectifs aient augmenté de près de 50% durant la dernière décennie, sont toujours très minoritaires (seulement 3% de la profession).

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Les indicateurs liés à l’âge n’ont que très peu évolué. Ainsi, leur moyenne d’âge est de 41 ans, contre 40 ans il y a dix ans, et la part des moins de 40 ans (51%) est restée stable.

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De plus en plus tournées vers l’exercice libéral

 

La transformation la plus notable s’est opérée dans leurs modes d’exercice : le nombre de sages-femmes hospitalières a diminué de 6%, tandis que celui des sages-femmes exerçant en libéral a plus que doublé pour représenter désormais près de 37% de la profession, contre 22% dix ans auparavant.

Ce glissement vers l’exercice libéral est plus prononcé chez les moins de 40 ans, de plus en plus enclines à choisir ce mode d’exercice (38% contre 17% en 2013) au détriment de l’exercice hospitalier (56% contre 80% en 2013).

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Compétences médicales étendues…

Selon le Code de la Santé publique, la profession de sage-femme est une profession médicale, au même titre que le médecin, dentiste et pharmacien. Dotée d’un pouvoir de diagnostic et de prescription, elle a un périmètre d’actes à réaliser très large qui a sans cesse été étendu, notamment pour faire face aux déserts médicaux gynécologiques.

Dans son champ de compétences, la sage-femme assure un rôle essentiel dans le suivi de la grossesse. Elle assure la surveillance médicale, propose des séances de préparation à la naissance, effectue des échographies obstétricales, et dispense des soins postnataux. Elle intervient également dans la prévention des addictions et la rééducation périnatale. En cas de pathologie, de besoin de rééducation périnéale et pelvienne elle collabore étroitement avec les médecins pour garantir le bien-être de la mère et de l’enfant.

En dehors de toute situation pathologique, la sage-femme peut réaliser les actes nécessaires au suivi et à la surveillance gynécologique de prévention.

En toute autonomie, elle peut prescrire des méthodes contraceptives ou dépister et traiter certaines infections sexuellement transmissibles.

Elle est également habilitée à réaliser d’autres actes comme les interruptions volontaires de grossesses (IVG) par voie médicamenteuse, pratiquer certains vaccins, concourir aux activités d’assistance médicale à la procréation (PMA), ou repérer des situations de violences faites aux femmes.

 

… mais une profession en manque d’attractivité

A l’instar des professions paramédicales, les études en maïeutique sont financées par les Régions. Pour pouvoir exercer comme sage-femme, cinq ans d’études universitaires sont nécessaires et un Diplôme d’État en maïeutique est obligatoire. Elles sont plus de 4 200 étudiantes à suivre des études en maïeutique dans 34 établissements d’enseignement (publics dans leur très grande majorité). Néanmoins, à la rentrée 2022, près de 20% des places en 2e année sont restées vacantes.

Ce manque d’attractivité se fait également ressentir chez les sages-femmes en exercice. Ainsi, le Conseil national de l’ordre des sages-femmes avait constaté au premier semestre 2022, une forte hausse du nombre de radiations de professionnelles en âge d’exercer. Il faut dire que leurs conditions d’exercice se sont dégradées ces dernières années, notamment à cause des mouvements de concentration des maternités qui ont conduit à la hausse de leur charge de travail.

Côté rémunération, les sages-femmes sont toujours assimilées aux professions paramédicales et rémunérées selon une grille indiciaire moins avantageuse. Ainsi, une sage-femme hospitalière de 1er grade peut gagner par mois entre 2 264 € et 3 535 € brut, alors qu’une sage-femme de 2ème grade touchera mensuellement entre 2 772 euros et 4 086 euros brut.
Les honoraires annuels moyens des sages-femmes libérales étaient de 59 911 euros en 2020 selon l’Assurance maladie. La moitié de ces honoraires étant absorbée par les charges, le bénéfice moyen était de 2 500 euros mensuels.

 

Les acquis des sages-femmes

Concernant leur formation, les sages-femmes ont déjà obtenu du Gouvernement l’ajout d’une 6e année d’études à leur cursus, donc d’un 3e cycle qui sera sanctionné d’un Diplôme d’Etat de « Docteur en maïeutique ». Cette réforme entre en vigueur à la rentrée 2024 pour les étudiants qui débuteront leur cursus en maïeutique.

Elles ont également obtenu l’intégration d’ici 2027 de toutes les écoles de sages-femmes au sein des unités de formation et de recherche (UFR) de médecine et de santé.

Côté professionnel, un protocole d’accord signé avec le Gouvernement en 2021, avait entériné une revalorisation de 500 euros net par mois en moyenne par sage-femme hospitalière.

Pour améliorer l’attractivité, les sages-femmes demandent de conforter le caractère médical dès la formation initiale en sortant le financement des études de la tutelle des Régions. Comme pour les autres professions médicales, elles revendiquent le statut de praticien hospitalier dans l’hôpital public et la possibilité pour les enseignants et chercheurs en maïeutique d’accéder au statut hospitalo-universitaire pour leur permettre d’exercer en maternité en parallèle d’une activité d’enseignant et de chercheur.

Côté libéral, les sages-femmes ont bénéficié d’une revalorisation des tarifs des actes et consultations après la signature de l’avenant n°7 à la convention nationale. Parmi les nouvelles missions accordées, la possibilité pour une femme enceinte de déclarer une sage-femme référente à l’Assurance maladie. En contrepartie, la sage-femme sera rémunérée 45 euros par grossesse suivie.

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Sources

 

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