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Réforme 2025 du régime de prévoyance de la CARMF : ce qui change pour les médecins libéraux

Réforme 2025 du régime de prévoyance de la CARMF : ce qui change pour les médecins libéraux

Estimation du temps de lecture : 5 min

 

La Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) révise en 2025 son régime invalidité-décès (RID), entraînant des modifications majeures pour les affiliés. Cette réforme introduit un calcul des cotisations et des prestations plus équitables, avec une prise en compte proportionnelle des revenus pour certains médecins.

Le régime ID de la CARMF couvre trois risques principaux :

 

Une réforme qui modifie la cotisation et les prestations

Jusqu’à présent, la CARMF proposait trois classes de cotisations et de prestations pour l’incapacité temporaire et l’invalidité (A, B et C), déterminées en fonction du revenu libéral de l’avant-dernière année (N-2). Désormais, si les classes A et C conservent des prestations forfaitaires, la classe B disparaît au profit d’un mode de calcul proportionnel aux revenus N-2.

 

Un nouveau mode de calcul des cotisations

À compter de 2025, les cotisations incluront :

Toutefois, pour les revenus inférieurs à 1 PASS (ancienne classe A), une cotisation unique de 623 € sera appliquée. Ainsi, les cotisations évolueront entre 623 € et 1 188 € par an, selon les revenus déclarés.

De nouvelles prestations : plus justes et plus progressives

Les indemnités journalières et les rentes d’invalidité restent fixes pour les médecins dont les revenus correspondent aux anciennes classes A et C. En 2025, les indemnités journalières s’élèvent à 64,52 €/jour pour la classe A (contre 75,06 €/jour en 2024) et à 193,56 €/jour pour la classe C (contre 150,12 €/jour en 2024).

En revanche, pour les médecins dont les revenus 2022 se situaient en 2024 dans la classe B (entre 1 et 3 PASS, soit de 46 368 € à 139 104 €), les indemnités ne seront plus fixes. Alors qu’elles étaient uniformes à 112,59 €/jour en 2024, elles deviendront désormais proportionnelles aux revenus (égales à 1/730ème du revenu).

Indemnités journalières Classe A Classe B Classe C
2024 75,06 €/jour 112,59 €/jour 150,12 €/jour
2025 64,52 €/jour 1/730ème revenu N-2

193,56 €/jour

Si le revenu N-2 est inférieur à 82 200 € euros leur montant 2025 sera inférieur à celui de 2024 et inversement.

Par exemple :

 

Réforme 2025 du régime de prévoyance de la CARMF : ce qui change pour les médecins libéraux

 

La réforme supprime ainsi les effets de seuil lors du passage d’une classe à l’autre (revenu N-2 variant autour du PASS ou autour de 3 PASS) et aligne davantage les indemnités journalières après 90 jours d’arrêt sur celles de l’Assurance Maladie (IJ de la CNAVPL versées par les CPAM).

Quel impact sur la rente d’invalidité ?

Désormais, le montant de la pension d’invalidité sera calculé sur la base du revenu annuel le plus élevé des trois années précédant l’entrée en jouissance des droits. Cette évolution vise à mieux refléter la situation financière réelle des affiliés.

Pour les affiliés dont le revenu est inférieur au PASS, la rente versée au médecin est de 23 198 €. Pour ceux dont les revenus sont supérieurs à 3 fois le PASS, elle est de 30 930 €.

Les majorations pour conjoint avec faibles ressources, pour recours à une tierce personne pour l’accomplissement des actes ordinaires de la vie courante ainsi que le boni pour avoir eu au moins trois enfants subsistent.

 

Une déclaration de revenus essentielle pour anticiper ses droits

Avec la disparition de la classe B et l’introduction d’un calcul proportionnel aux revenus, la déclaration de revenus devient un levier clé pour anticiper le montant des cotisations et des prestations. Une déclaration erronée ou tardive pourrait impacter directement la couverture sociale des médecins. Une gestion rigoureuse de ce processus permettra d’optimiser la protection offerte par la CARMF tout en maîtrisant le niveau des cotisations.

 

Impact sur les médecins en cumul emploi-retraite

Les médecins en cumul emploi-retraite ne cotisent plus au régime invalidité-décès de la CARMF. Par conséquent, ils ne bénéficient plus de certaines prestations, telles que les indemnités journalières, la rente d’invalidité et le capital décès. En cas d’arrêt de travail de plus de 60 jours pour cause de maladie ou en cas de décès, ni lui ni sa famille ne sont couverts par ce régime.

En cas de décès, des rentes peuvent toutefois être versées à son conjoint s’il a moins de 60 ans, ainsi qu’à ses enfants à charge jusqu’à 21 ans, ou jusqu’à 25 ans s’ils poursuivent leurs études.

Bien qu’il ne soit plus couvert par le régime invalidité-décès, le médecin en cumul emploi-retraite peut percevoir des indemnités journalières de l’Assurance Maladie (CPAM) du 4ᵉ au 90ᵉ jour d’arrêt de travail. Cette indemnisation est soumise à des règles distinctes de celles de la CARMF.

 

 

Et les prestations en cas de décès dans tout cela ?

Les prestations en cas de décès ne sont pas impactées par cette réforme. Voici les barèmes 2025 :

 

Un système plus lisible et adapté aux réalités des médecins ?

En introduisant une proportionnalité pour une partie des affiliés, la CARMF ajuste son modèle aux réalités des revenus médicaux. Cette réforme, bien que défavorable aux praticiens aux revenus intermédiaires, garantit une plus grande équité et une meilleure progressivité des prestations.

 

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